André du Bouchet
André du Bouchet est né à Paris le 7 mars 1924 ; il passe son enfance en France jusqu’à la débâcle de 1940 qui le jette sur les routes, avec le dictionnaire Bailly de grec sous le bras. Sa famille s’exile aux États-Unis où il passe son adolescence, et mène ses études à Amherst College et à Harvard, devenant même professeur. André du Bouchet revient en France en août 1948, et écrit des textes critiques dans Les Temps modernes sur Char et Reverdy. Ses premiers écrits poétiques des années 1950 paraissent sous la forme de plaquettes qui seront plus tard refondues dans son opus majeur, Dans la chaleur vacante. Sa poésie exigeante, réfractaire à tout embrigadement, s’inscrit dans le sillage de Stéphane Mallarmé et voisine avec celle de Pierre Reverdy ou René Char ; elle ouvre sur un paysage dans lequel erre l’homme, hiératique et pourtant central. Il est le cofondateur en 1967 avec Yves Bonnefoy et Jacques Dupin de la revue L’Éphémère, qui accueille des poètes comme Philippe Jaccottet ou Paul Celan. Son amitié avec les artistes les plus prestigieux de son temps (Hélion, Giacommeti, Tal-Coat), le dialogue qu’il entretient avec leur travail, sont un « moteur » de son écriture. Il signe aussi de nombreuses traductions comme celles de Friedrich Hölderlin, Ossip Mandelstam, Faulkner, Joyce (il traduit le premier Finnegans Wake) et Shakespeare. Installé à Truinas dans la Drôme depuis de nombreuses années, André du Bouchet y décède le 19 avril 2001.