La Connaissance, Paris

La Connaissance, Paris


La maison d’édition à l’enseigne La Connaissance, à Paris (domiciliée au numéro 9, galerie de la Madeleine en 1921) a édité sous la devise « On se lasse de tout sauf de connaître » dans sa « Collection des « Chefs d’œuvre » quelques rares titres symbolistes entre 1921 et 1925, parmi lesquels il faut citer deux titres de R. de Gourmont, illustrés de bois dessinés et gravés par H. Chapront, et le sublime Là-Bas de J.-K. Huysmans (illustré par le même artiste). Leur tirage est d’un millier ou moins.

Les autres titres sont de Banville, France, Jouhandeau (ce sont ses premiers), Nerval, Maindron, Stendhal, etc. Certains livres sont imprimés en très petit nombre, avec le concours de maîtres imprimeurs et typographes. Une autre collection est intitulée « Le Rayon mandarin » : elle réunit des textes littéraires inédits ; une autre, « Les bijoux typographiques» ; une autre, encore, simplement « Les Textes »...


Cette maison est indissociable de la personnalité de son fondateur, René-Louis Doyon, justement dit « le Mandarin ». Ce dernier, à la fois libraire, éditeur, critique et écrivain français, naît le 3 novembre 1885 à Blida (Algérie française). En France, il ouvre une librairie dans le quartier de la Madeleine, à Paris, avant de transformer celle-ci en maison d’édition, sous l’enseigne « La Connaissance ». De 1920 à 1922, il publie seul une revue également intitulée La Connaissance, dont 26 numéros paraissent (elle continue de paraître sous le titre Les Livrets du Mandarin en 1923).

Travailleur infatigable et exigeant, Doyon se rapproche comme éditeur de maîtres typographes, tels que Marius Audin, à Lyon, ou Charles Nypels, à Maastricht. Cependant, malgré son acharnement, son entreprise décline et il finit par vendre le fonds à Denoël en 1937. Le Mandarin s’éteint dans la pauvreté en 1966, en dépit de la reconnaissance de nombreuses personnalités du monde des Lettres et de l’intervention d’André Malraux après qu’il a été trouvé inanimé dans la rue. Jules Roy, l’ami proche, hérite de ses archives.


Quelques titres

Chefs d’œuvre de la Connaissance / Les Chefs d’œuvre

  • Nerval (de), Gérard. La Bohème galante, 1921. (illustré des dessins de l’auteur. 23e titre de la collection)
  • Gourmont (de), Rémy. Les Chevaux de Diomède, 1921. (Frontispice d’Henry Chapront. 26e titre de la collection)
  • Gourmont (de), Rémy. Oraisons mauvaises, 1921 (8 bois couleurs d’Henry Chapront et 8 bois teintés)
  • Maindron, Maurice. ‎M. de Clérambon, 1923 (28e titre de la collection)
  • Huysmans, J.-K. Là-Bas, 1924. (397 p. Frontispice, 22 bandeaux et une suite de 18 gravures d’Henry Chapront. 29e titre de la collection)

Autres (Paris & Maastricht, avec Charles Nypels)

  • De Bellay, Joachim. La Vieille Courtisane. Paris & Maastricht. 1925 (impr. le 31 juillet à 200 exemplaires) ; avec le concours du typographe-imprimeur hollandais Charles Nypels et le «mandarin» René Louis Doyon.
  • Gautier, Théophile. ‎Émaux et camées, Paris & Maastricht. 1927 (tiré à 200 exemplaires)


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Recommandations

GOURMONT, Rémy (de). CHAPRONT, Henry (ill.) Les Chevaux de Diomède. Paris, La Connaissance, 1921. Broché
Édition typographique, au tirage strictement limité et justifié, du texte Les Chevaux de Diomède, de Rémy de Gourmont, dans la collection « Les Chefs d’œuvre », La Connaissance, à Paris (1921), dont il est le 26e titre. Celle-ci est ornée d’un frontispice symboliste gravé sur bois en jaune et en noir d’Henry Chapront.


Nerval (de), Gérard. La Bohème galante. Paris, La Connaissance, 1921. Broché, dessins de l'auteur
Édition critique typographique, au tirage strictement limité et justifié, du texte La Bohème galante, de Gérard de Nerval, publié dans la collection « des chefs d’œuvre de la Connaissance » (devenue ensuite « Les Chefs d’œuvre »), par La Connaissance, à Paris (1921). Celle-ci, illustrée des dessins de l’auteur, constitue le 23e titre publié dans la collection. Avec une intéressante préface de Paul de Saint-Victor.


GAUTIER, Théophile. ‎Émaux et camées, Paris et Maastricht, La Connaissance, 1927
Édition pour bibliophiles à la typographie parfaite, confectionnée par Charles Nypels, maître-imprimeur à Maastricht pour La Connaissance (Paris, 1927). Premier plat et page de titre ornés du monogramme de l'auteur imprimé à l'encre rouge. Le tirage, unique, en a été limité à 505 exemplaires, dont 5 sur papier Japon et 400 sur Hollande.


‎MAINDRON, Maurice. ‎M. de Clérambon. Paris, La Connaissance, 1923.
M. de Clérambon : ce récit de fiction historique de Maurice Maindron, publié pour la première fois en 1904 chez Eugène Fasquelle, est l’objet du 28e volume de la collection « Les chefs d’Œuvre » de La Connaissance, placée sous la devise On se lasse de tout, excepté de connaître (à Paris, à l’enseigne de La Connaissance, 1923). Il contient en plus du texte intégral un fac-similé de pages tirées du manuscrit de l’auteur et un portrait gravé de l’auteur.


HUYSMANS, Joris-Karl. CHAPRONT, Henry (ill.) Là-bas. Paris, La Connaissance, 1924. Broché illustré Art Déco.
Édition au tirage strictement limité à 1010 ex. dont 900 sur vélin de Rives (celui-ci), troisième papier, de ce roman de Joris-Karl. Huysmans. Le personnage principal, Durtal, un écrivain naturaliste en proie au doute, y entreprend d’écrire une Vie de Gilles de Rais. Ses recherches sur le satanisme, à la fois à la fin du Moyen-Âge et à son époque, constituent ainsi la trame d’un double récit. Là-Bas marque une étape importante dans l’évolution que connaît Huysmans en 1887-1897 : le roman marque tout à la fois son dépassement du courant littéraire dont il a commencé à s’éloigner avec À rebours et annonce sa conversion à la foi chrétienne, telle qu’elle transparaîtra dans En Route, puis La Cathédrale (1898), et enfin L’Oblat (1903), les trois titres ultérieurs de ce qu’il convient d’appeler la tétralogie de Durtal.


DU BELLAY, Joachim. La vieille courtisane. Paris-Maastricht, 1925. Un des deux-cents exemplaires HC sur Hollande van Gelder Zonen
Tirage en très petit nombre, tous sur papier vergé de Hollande van Gelder Zonen, dont 50 seulement destinés au commerce et 150 réservés aux amis («s'il en est») du «mandarin» René-Louis Doyon, pour La Connaissance, 9 Galerie de La Madeleine, Paris VIII. Impression à deux encres (noire et rouge) avec les caractères médiévaux hollandais de S. H. de Roos, réalisée par le maître imprimeur et typographe hollandais Charles Nypels à Maastricht, en une seule journée (le 31 de juillet 1925). En frontispice, un portrait de l'auteur imprimé d'un bois original de W. J. Rozendaal le 10 février 1926. Rarissime.