Le texte de cette édition du roman satirique Le Petit Jehan de Saintré a été établi par MM. Pierre Champion et Fernand Desonay. Le livre fait date dans le Moyen-Âge finissant, puisqu’il bat en brèche les valeurs de la chevalerie : on le doit au Provençal Antoine De La Sale (ou De La Salle), le fils d’un simple mercenaire mentionné par Froissart, qui est devenu —signe des temps— le protégé du Dauphin (le futur Louis XI).
Souvent qualifiée à tort d’« édition originale », le volume Parisiennes publié par G. Crès à Paris, après-guerre, en 1923, ne fait pas honneur au premier tirage des dessins d’André Rouveyre. Ce livre d’art date en réalité de 1912 et il a été réalisé par Ernst Rowohlt à Leipzig. Seuls 330 exemplaires de l’édition originale au format petit in-folio existent, dans un cartonnage grège d’une belle sobriété, qui laisse toute leur place au commentaire de R. de Gourmont et aux trente-trois dessins à pleine page : des filles de mauvaise vie, peut-être, que ces « Parisiennes » dévêtues, nues ou seulement drapées, seules ou en couple, qui posent ou s’abandonnent... Le trait incroyablement juste de celui qui a parfois été surnommé « le peintre d’Apollinaire » réussit le tour de force d’en saisir l’essence, qui est la Vie — surtout, il construit avec ces portraits une véritable fable en images : à travers l’obscénité boudeuse qui se dégage de ses dessins, Rouveyre raconte l’Éphémère ; celui qui s’achève par le tragique de « la femme en ses vieux jours ». Et de Gourmont conclut ainsi, fort à propos, en reprenant Villon : « [...] jouissez de votre corps, cependant que vous avez Petits tetins, hanches charnues / Eslevées, propres et faictisses / A tenir amoureuses lisses. »
Troisième édition de ce livre inspiré par le projet de cours de Michelet pour le Collège de France : contre les préjugés de classe et pour une réhabilitation du peuple. Elle est datée de 1846, l'année de l'originale.
Intéressants mémoires par Friedrich Ferdinand, Graf Von Beust (Comte de Beust) : officier, Chancelier de l’Empire d’Autriche-Hongrie, et « témoin privilégié des affaires militaires et politiques de son temps ». Ils sont ici publiés pour la première fois en Français avec des notes inédites et une préface par Frédéric Kohn-Abrest. Leur auteur a notamment négocié le Compromis de 1867 (l’Ausgleich), par lequel l’Empire autrichien est transformé en la « Monarchie duale » d’Autriche-Hongrie[1]. L’édition anglaise de ce texte important a été donnée à Londres par Remington and Co. en 1887.
La double Maîtresse d’Henri de Régnier a paru en 1930 aux Éditions du Trianon dans la collection « L’Œuvre romanesque » : il en est le quatrième volume, sur six œuvres au total de l’auteur, publiées de 1929 jusqu’en 1931. Comme les autres volumes de la série, celui-ci est orné de bois gravés, en ce cas de Pierre Dubreuil, certains à pleine page (figurant des scènes du livre).
Étude en zoologie consacrée au règne animal, « disposé en série, en marchant des espèces inférieures aux supérieures. » Classique de l’époque (1838), obsession de toute une génération de scientifiques (Darwin ne publie son De l’origine des espèces [...], l’histoire de la classification des espèces est une discipline à part entière, dans laquelle H. Hollard a sa place en étant le « père » de quelques espèces, notamment de poissons de mer tropicaux (Ostracion bombifrons, Cantherhines dumerilii, Aluterus heudelotii, etc.)
Édition soignée et joliment illustrée d'un frontispice et de nombreuses illustrations en couleurs dans le texte d'après les dessins originaux de Paul-Émile Bécat, dans la collection « Contes de France et d'ailleurs ». Avec une introduction d'Edmond Pilon.
La Pécheresse d’Henri de Régnier a paru en 1931 aux Éditions du Trianon dans la collection « L’Œuvre romanesque », dont il est le sixième volume (sur six œuvres de l’auteur publiées de 1929 jusqu’en 1931 au total) : comme les autres volumes de la série, celui-ci est orné de bois gravés, en ce qui le concerne de Pierre Gandon, certains à pleine page (représentation des scènes du livre).
Troisième partie des Jeunes filles (1936-1939), Le démon du bien (comme les trois autres tomes : Les Jeunes Filles, Pitié pour les femmes et Les Lépreuses) a été réédité par Gallimard avec un tirage limité dans un cartonnage de l’éditeur de couleur ivoire décoré de fers spéciaux d’après une maquette originale de Paul Bonet (en 1954).
Les principales œuvres de Guy de Pourtalès ayant trait à l’Europe romantique sont ici reliées en un fort volume in-8, illustré de trente-deux aquarelles par Emilio Grau-Sala gravées sur bois en dix, onze et douze couleurs par A. Marliat et R. Armanelli. Cette première édition collective réunit les textes suivants : La vie de Franz Liszt, Chopin ou le poète, Louis II de Bavière ou Hamlet roi, Wagner, histoire d’un artiste, Berlioz et l’Europe romantique et Nietzsche en Italie (dont la plupart avaient déjà fait l’objet une reliure à part au format in-8, d’après une maquette de Paul Bonet).
Biographie romancée de Berlioz dans un cartonnage de couleur crème crème au format in-8 orné d’un décor attribué à Paul Bonet ; avec un portrait de l’artiste (repr. gravure) ; année de l’édition originale ( avec la mention de « quatorzième édition » sur la page de titre : 1 des 1350 exemplaires sur Papier Héliona des Papeteries Navarre ) : Cf. Huret, Les cartonnages de la NRF, 431 : le texte reparaîtra avec une autre maquette de Bonet, en édition collective, sous le titre L’Europe romantique.
Deuxième volume (sur quatre, les suivants ayant paru en 1965) des œuvres de Jean Giono publiées à ce format par Gallimard pour la N.r.f., les Chroniques romanesques ont paru en une édition collective tirée à près de 10000 exemplaires, sous une reliure de l’éditeur décorée d’après une maquette originale de Paul Bonet en 1962. Elles réunissent après une préface originale de l’auteur (datée de 1962) les textes suivants : La nuit du 24 Décembre 1826, Une histoire d’amour, Un Roi sans divertissement, Noé, Le moulin de Pologne, Les âmes fortes et Les grands chemins, ici illustrés de 32 illustrations à pleine page d’après les aquarelles originales de Michel Ciry, Decaris, Fontanarosa, Kelly et Thévenet. Cf. Huret, 224.
Ouvrage collectif de synthèse, publié par A. Quillet qui a marqué les années 1930-1950 par son humanisme. Il dresse l’histoire de l’humanité dans une triple perspective : universaliste, évolutionniste et positiviste (étude biologique, psychologique et sociologique de l’Homme). Textes écrits par des spécialistes (historiens, géographes, anthropologues...) intéressant, à la fois d’un point de vue historique, historiographique et géographique, actualisé au lendemain de la seconde Guerre mondiale (1951). Sa rédaction a été dirigée par M. Lahy-Hollebecque. Préface de Paul Langevin. Postface de Jean Sarrailh. Avec une abondante iconographie d’une très grande qualité, réunissant 22 planches en noir & en couleurs, dont certaines sous serpente légendée, contrecollées et/ou dépliantes (facsimilés de documents anciens comprenant une carte du monde portugaise du seizième siècle, un feuillet d’un Coran persan, du Livre des Morts, etc.) et de très nombreuses gravures et reproductions de photographies (en héliogravure) en noir et dans le texte.
Le Petit Chasseur de la Pampa est un récit d’aventure en plusieurs livraisons, roman pour la jeunesse qui a paru pendant les années 1920 : on doit cette œuvre originale, illustrée par Maîtrejean pour Albin Michel, à Arnould Galopin (1863-1934), auteur prolifique d’ouvrages pour la jeunesse, de romans de science-fiction et de romans policiers. Il est le créateur —notamment— de Tenebrax, figure rivale de Fantomas.
L’ Histoire de la conjuration de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans surnommé Egalité par l’auteur de l’Histoire de la conjuration de Maximilien Robespierre, texte anonyme mais de Montjoie, est un violent pamphlet du point de vue royaliste, paru l’An IV (1796) qui attribue aux manœuvres et aux idées de Louis-Philippe d’Orléans, ainsi qu’à la franc-maçonnerie dont ce dernier fut grand maître du Grand Orient de France, tous les maux dont la France a souffert pendant la Révolution, notamment sous la Terreur (l’auteur, sur cette dernière, avait déjà commis un pamphlet similaire consacré à Robespierre et paru juste avant).
Essai du critique et écrivain Ed. About (l’auteur notamment de L’Homme à l’oreille cassée) sur la notion de progrès : celle-ci, tour à tour la fille et le pendant des idées portées par la Révolution et enfantées par le siècle des Lumières (voir, à ce sujet, nos Contes de la Révolution et du Progrès), est un des grands thèmes du débat d’idées en France au XIXe siècle, et plus particulièrement pendant la seconde moitié de celui-ci : rares, en effet, sont les grandes plumes qui n’ont pas disserté sur la question, qu’il s’agisse de ses détracteurs (Baudelaire) ou de ses défenseurs (Fourier). Edmond About se range quant à lui dans le dernier camp, sans pour autant faire preuve d’originalité, ce qui a conduit certains à qualifier a posteriori sa posture de « positiviste ». Le livre est dédié par l’auteur à George Sand, qui lui aurait conseillé d’écrire sur le sujet. On appréciera, notamment, le chapitre consacré à « La propriété » : « Un jour viendra peut-être où les hommes ne chercheront le gain que dans les droits sentiers du travail; où l’impatience d’acquérir ne les entraînera plus à risquer sur un coup de dés le patrimoine de leur famille [...] ».
Première édition collective des quatre textes suivants de Montherlant : La Relève du matin, Service inutile, L’Équinoxe de septembre et Le Solstice de juin. Cartonnage de l’éditeur de couleur vert sapin, décoré d’après une maquette originale de Paul Bonet. Deux autres recueils de textes de Montherlant bénéficièrent d’une présentation similaire, le premier la même année que celui-ci et le troisième en 1946 : ils se distinguent par la couleur du cartonnage.
Édition collective des quatre textes suivants de Montherlant : Les Olympiques, Mors et vita, Encore un instant de bonheur et Pasiphaé. Elle est reliée dans une toile de l’éditeur d’après une maquette originale de Paul Bonet. Deux autres recueils existent au même format (grand in octavo) et sous une présentation similaire, également reliés d’après la maquette de Paul Bonet : ils se distinguent de celui-ci par leur couleur.
Édition originale de ce texte de Thierry Maulnier, publié par Gallimard en 1943. Celle-ci a été tirée à 1650 exemplaires, dont 1600 sur alfa sont reliés d'après une maquette originale de Paul Bonet.
Cette édition au tirage limité imprimée chez Edmond Dauer, contient le texte complet de la pièce d'Edmond Rostand qui a été représentée pour la première fois au Théâtre Sarah-Bernhardt le 15 mars 1900. L'œuvre est illustrée de dix compositions en couleurs de Jean Gradassi reproduites hors texte, dont le trait fin évoque les miniatures médiévales et dont les couleurs vives contribuent à mettre en valeur les costumes et décors du premier empire.